Et si vous preniez soin de vous?

Facile à dire, mais pas facile à faire! Le rôle la personne proche aidante implique le dévouement de soi envers l’autre. Un don de soi qui, comme toute ressource, a besoin de se renouveler, de retrouver ses forces et de prendre du repos. La proche aidance est un rôle complexe et multiple.

Suis-je une personne proche aidante?

Beaucoup de personnes ignorent qu’elles sont proches aidantes, notamment parce qu’elles ne vivent pas avec l’aînée ou alors que les soins prodigués sont occasionnels. Or, selon le gouvernement du Québec, il s’agit de toute personne qui, de façon continue ou occasionnelle, apporte un soutien significatif à un membre de son entourage qui présente une incapacité temporaire ou permanente et avec qui elle partage un lien affectif, qu’il soit familial ou non. Le soutien est offert à titre non professionnel, dans un cadre informel et sans égard à l’âge, au milieu de vie ou à la nature de l’incapacité du membre de l’entourage, qu’elle soit physique, psychique, psychosociale ou autre.

Quelques chiffres sur les proches aidants

30 %

Les proches aidants représentent 30 % de la population active au Canada.

40 %

Pourcentage des personnes qui estiment qu’elles n’ont pas eu le choix d’assumer ce rôle.

58 %

Au Québec, 58 % des personnes proches aidantes sont des femmes.

Se fixer des limites

Devenir proche aidant, même avec la meilleure volonté au monde, c’est s’embarquer dans un parcours parsemé de défis qui ne se fera pas sans heurt. Malgré tout l’amour et le souci éprouvés envers l’autre, il sera nécessaire par moment de recharger ses batteries et se recentrer sur soi. Pensons aux consignes de sécurité données avant le décollage d’avion advenant un incident : mettre d’abord le masque à oxygène sur son visage afin de pouvoir venir en aide ensuite aux autres. Apprendre à tracer ses limites est souvent difficile, puisque la culpabilité vécue pousse souvent à repousser nos limites. Toutefois, cette étape est essentielle afin d’éviter l’épuisement.

Voici quelques signes pouvant suggérer que nos limites sont atteintes, voire dépassées :

  • Fatigue importante et troubles de sommeil
  • Impatience et irritabilité
  • Anxiété et craintes
  • Tristesse
  • Perte de motivation
  • Tendance à s’isoler

Proche aidante et préposée aux bénéficiaires

Marie Martel est préposée aux bénéficiaires et proche aidante. Sa philosophie : traiter ses parents et ses patients comme elle voudrait être traitée.

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Prendre soin de soi : par où commencer?

Planifier votre semaine, discuter de votre situation, recourir aux services et ressources à votre disposition, demander de l’aide (et l’accepter!) aident à dégager du temps et à diminuer l’anxiété. Soyez indulgents envers vous-même, car ce que vous accomplissez est difficile. À votre tour d’être bienveillant envers vous.

Prenez du temps pour préparer l’horaire de la semaine, les papiers nécessaires à l’hôpital, faire une liste de choses à faire, etc. Vous aurez ainsi un petit plus de temps pour penser à vous.

  • N’hésitez pas à faire appel aux membres de votre famille ou à vos amis pour réaliser certaines tâches et vous offrir du répit via des ressources communautaires ou un CLSC.
  • Consultez un professionnel de la santé pour vous soutenir à travers votre accompagnement.
  • Faites appel aux services de livraison d’épicerie ou de médicaments.
  • Planifiez les rendez-vous médicaux en ligne.
  • Téléchargez des applications qui rappellent quand administrer les médicaments.
  • Mettez à jour les comptes bancaires en ligne.

Les outils numériques sont là pour vous sauver du temps et du stress!

  • Joignez-vous à des groupes de soutien virtuels ou en présentiel.
  • Faites appel à des ressources externes qui vous offriront des moments de répit.
  • Abonnez-vous à des groupes Facebook de proches aidants.

Votre travail est difficile et exigeant. Vous avez le droit d’éprouver une multitude d’émotions et parfois d’en avoir assez. Rappelez-vous que ce que vous faites est formidable et traitez-vous comme vous le feriez avec un ami proche aidant.

Le quotidien de deux proches aidantes

Marie Martel et Suzanne Bouilly sont toutes les deux proches aidantes. Elles racontent leur quotidien et leurs stratégies pour prendre soin autant de leurs parents que d’elles-mêmes.

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Connaissez-vous… la fatigue de compassion?

On peut s’user à trop aider. À force de tenir son rôle de proche aidant, il peut arriver que l’on s’épuise, que l’on se sente impuissant, surmené, dépassé ou émotif. Il est bien difficile de donner de son temps quand nos batteries sont à plat! C’est ce qu’on appelle la fatigue de compassion. Il est donc essentiel de se préserver, de se rappeler nos limites et de prendre soin de soi pour éviter de se brûler. Ne pas hésiter à aller chercher de l’aide.

Vrai ou faux? Une adaptation impossible?

Il est normal d’éprouver de la culpabilité lorsque l’on s’absente auprès de notre proche.

VRAI

Se sentir coupable de ne pas être disponible pour notre proche lorsqu’on prend du temps pour soi est une réaction tout à fait normale. Toutefois, éviter le sentiment de culpabilité en étant toujours disponible est une fausse bonne idée et risque de mener à l’épuisement ou à la fatigue de compassion. Penser à soi, c’est aussi penser à son proche

Pour en apprendre davantage

L’Appui aux proches aidants

La mission de l’organisme québécois L’Appui aux proches aidants est multiple : faciliter le quotidien et préserver la santé, le bien-être et la qualité de vie des proches aidants. L’organisme offre également un service téléphonique d’écoute, d’information et de références professionnel, confidentiel et gratuit. Voici quelques liens qui pourraient vous intéresser :

Aider sans se brûler

La proche aidance vue par la Dre Christine Grou

Les types de services

MeSSAGES, pour apprendre et mettre en pratique des stratégies de gestion du stress