Une initiative de l’Ordre des psychologues du Québec pour mieux comprendre le vieillissement du cerveau et favoriser la bienveillance auprès des personnes âgées.
L'initiative Au fil du temps
Au fil du temps présente des textes, des balados et des vidéos pour mieux comprendre la réalité des personnes vieillissantes et de leurs proches. C’est en comprenant mieux le fonctionnement du cerveau des personnes âgées que nous pourrons, collectivement, agir avec davantage de bienveillance auprès d’elles.
Bienvenue
La Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, explique en quoi consiste le projet. Le site sera bonifié de nouveaux contenus… au fil du temps!
Un cerveau qui vieillit
Au fil du temps, notre corps porte les marques de l’âge : nos cheveux blanchissent, notre corps perd de sa force, notre peau se ride, et le cerveau aussi subit des transformations. Contrairement à de nombreux changements physiques, les changements du cerveau sont invisibles… mais ils sont pourtant bien présents et se manifestent de plusieurs manières.
Avec l’âge, on observe naturellement les changements suivants :
- Certaines régions du cerveau perdent de leur volume.
- Certains chemins entre les neurones sont moins performants et communiquent moins bien entre eux.
- Le cœur peut moins bien pomper le sang, les veines peuvent se durcir ou se bloquer et de microlésions vasculaires peuvent apparaître, faisant en sorte que le cerveau, moins bien irrigué en sang, est privé en partie d’oxygène et de glucose qui lui est requis pour fonctionner de manière optimale.
Au fil du temps, ces transformations s’observent notamment par :
- Un ralentissement dans la vitesse de traitement de l’information.
- Une diminution de l’attention.
- Une plus grande vulnérabilité de la mémoire.
Tous les cerveaux vieillissent, mais chacun vieillit à son propre rythme, à sa propre façon, influencé par le parcours et l'histoire de chacune des personnes. Même si des personnes âgées partagent le même âge, leurs cerveaux peuvent être très différents.
Vous avez dit « cognitif »?
Vous avez peut-être déjà lu ou entendu les mots suivants : changement cognitif, déclin cognitif, perte cognitive, problème cognitif, etc. Mais de quoi parle-t-on précisément?
Les fonctions cognitives du cerveau font référence aux opérations mentales, c’est-à-dire les activités exécutées par notre cerveau qui nous permettent de réfléchir, de nous exprimer, d’apprendre, de discuter, de choisir, de nous orienter, de mémoriser, de conduire, de s’organiser, d’anticiper et même de s’inquiéter ou de rêver.
Des changements normaux avec le vieillissement
Adopter un rythme plus lent pour réaliser ses activités
Pour s’habiller, pour lire, pour faire son épicerie, pour cuisiner, pour vider le lave-vaisselle, etc.
Éprouver une plus grande fatigue à l’effort mental
Après une longue conversation, après avoir fait de la route, après avoir trié des choses, etc.
Chercher ses mots à l’occasion
Répondre plus lentement à une question ou demander à ce que la question soit répétée
Oublier des choses
Ses clés, la raison pour laquelle on entre dans une pièce ou la raison pour laquelle on appelle quelqu’un, etc.
Nécessiter plus de répétitions pour apprendre de nouvelles choses
S’inquiéter plus facilement
Pour ses proches, pour l’horaire du lendemain, pour des problèmes non résolus, pour des tâches à faire, pour la météo, etc.
Chercher plus longuement dans notre mémoire pour trouver une information
Quel était le repas que j’ai mangé hier soir? Quand précisément avons-nous visité tel endroit? Où ai-je mis tel objet?
Ralentir quand on vieillit? Pas pour Mariette L. Lanthier
Après avoir mené une carrière en physiothérapie et dirigé son ordre professionnel, Mme L. Lanthier siège sur plusieurs conseils d’administration et maintient un rythme de vie très actif.
Préserver sa santé cognitive
Au fil du temps, les enfants quittent la maison, on prend notre retraite, on devient parfois moins mobile, plus sédentaire et parfois plus isolé : ces nombreux facteurs peuvent influencer au vieillissement de notre cerveau. Sachez toutefois que de saines habitudes de vie peuvent permettre à notre cerveau de préserver certaines capacités. Si elles ne sont pas aux prises avec des limitations physiques, les personnes qui vieillissent en bonne santé cognitive peuvent vaquer à leurs occupations de manière autonome.
Quelques habitudes de vie qui contribuent au maintien d’une bonne santé cognitive
Continuer à apprendre et exercer des activités permet au cerveau de rester actif et de stimuler la production de nouveaux neurones. L’important est de déjouer la routine du cerveau et de lui imposer des défis.
Quoi faire?
- Changer de chemin pour se rendre à destination, éviter d’utiliser le GPS
- Planifier un voyage
- Essayer de nouvelles recettes
- Adopter les mots croisés ou le sudoku
- Faire des casse-têtes de plus en plus difficiles
- S’adapter aux nouvelles technologies
- Apprendre une nouvelle langue, à jouer d’un instrument de musique ou à dessiner.
La discussion entre deux personnes est bénéfique pour la santé cognitive et mentale. C’est en conversant que des liens sociaux et cognitifs sont créés. C’est aussi par les rencontres que l’on se sent aimé, valorisé.
Quoi faire?
- Prendre un café avec un ami
- Parler au téléphone
- Faire du bénévolat
- Joindre des groupes d’intérêts (artisanat, chorale, etc.)
Le cerveau est moins résistant au stress avec l’âge et le niveau de cortisol, soit l’hormone du stress, que le corps accumule peut perturber la mémoire.
Quoi faire?
- Faire des exercices de respiration
- Penser à des choses qui nous font du bien
- Respecter son rythme et ses limites
- Écouter de la musique
Être actif physiquement permet d’entretenir une bonne santé générale tout en contribuant largement à diminuer le stress. L’exercice améliore aussi l’apport sanguin au cerveau.
Quoi faire?
- Prendre une marche
- Danser
- Jardiner
- Nager ou toute autre activité physique
Vieillir en santé
Jean Bernaquez a commencé à faire de l’exercice à 49 ans pour éviter des problèmes de santé. Aujourd’hui, ce dynamique nonagénaire s’entraîne tous les jours. Il en parle avec la Dre Christine Grou, psychologue et présidente de l’Ordre des psychologues, et la Dre Isabelle Rouleau, une neuropsychologue spécialiste en vieillissement.
Connaissez-vous… la réserve cognitive?
Nos expériences de vie, notre cheminement scolaire, notre histoire professionnelle, les exigences de notre travail et nos occupations influencent aussi notre cerveau en permettant la construction d’une « réserve cognitive » tout au long de notre vie. La réserve cognitive, c’est la capacité de notre cerveau, selon ses ressources et ses forces, à faire face aux changements liés au vieillissement, mais aussi à des lésions ou des maladies qui pourraient survenir. Plus cette réserve est grande, plus elle est susceptible de retarder l’apparition des signes d’une éventuelle maladie touchant la mémoire, par exemple. À tout âge, les gestes favorisant la santé cognitive sont susceptibles de contribuer à la réserve cognitive.
Vrai ou faux ?
Une vision ou une audition non corrigée peut susciter des changements d'habitudes pouvant impacter la santé cognitive.
VRAI
Avec le vieillissement, la qualité et la précision de nos sens diminuent, ce qui influence nos perceptions et nos comportements. Cela ne veut pas dire qu’une personne malentendante ou malvoyante souffrira nécessairement d’un trouble neurocognitif. Toutefois, de nouvelles pertes sensorielles peuvent entraîner un changement d’habitudes qui aura ensuite un impact sur les fonctions cognitives. Par exemple, lorsqu’on voit moins bien, il peut être difficile de reconnaître les gens et d’exercer sa mémoire. Lorsqu’on entend moins bien, on peut avoir tendance à s’isoler et à moins communiquer. Or, les conversations ont de nombreux bienfaits, notamment sur le langage et la capacité du cerveau à organiser l’information. Le port de lunettes ou d’un appareil auditif, lorsque recommandé par un professionnel, est donc conseillé afin de profiter pleinement du monde qui nous entoure.
